Ligaments croisés (genou)

Ligaments croisés (genou)

Généralités


D’une manière générale, le genou du chien et du chat est composé des mêmes structures que celui de l’humain :



  • les os : fémur, rotule, tibia

  • 2 ligaments croisés

  • 1 ligament collatéral médial et 1 ligament collatéral latéral

  • 2 ménisques


La principale différence est l’angle formé entre le fémur et tibia lorsque l’animal se tient debout naturellement (angle d’env 135°). Sa patte n’est pas droite comme notre jambe !


 


Comme chez l’homme, cette articulation est fortement sollicitée, et peut malheureusement souvent être blessée.


Très souvent, ce sont les ligaments croisés, surtout le ligament croisé antérieur, qui sont touchés.


 


Cause


Une lésion aux ligaments croisés peut venir d’un traumatisme aigu, ou répété.


Des ligaments affaiblis sont plus sensibles aux traumas ; leur dégénérescence peut venir de :



  • l’âge (principalement chez les chiens de grandes races)

  • une anomalie de conformation (= de naissance) (p.ex luxation de rotule, ou aplomb trop droit des membres postérieurs)

  • une maladie articulaire (à médiation immune)


C’est une blessure plus rare chez le chat, mais on sait que le surpoids augmente considérablement le risque de rupture des ligaments croisés.


 


Le trauma qui conduit à la déchirure partielle (comme une corde qui s’effrite) ou totale, peut être :



  • hyperextension + rotation externe (souvent patte prise dans un trou ou une cloture)

  • saut

  • dégénération + activité normale, qui conduit à une rupture progressive (dans ce cas, la rupture des ligaments croisés peut toucher les 2 genoux, ou alors des symptômes de lésion au 2e genou apparaissent dans les 1-2 ans suivant). Dans 40 à 60% des cas les 2 genoux seront touchés tôt ou tard.


Symptômes



  • Boiterie souvent plus importante à froid ou après de l’exercice. La patte ne supporte que peu ou pas le poids du corps

  • Peine à grimper ou monter des escaliers

  • Peine à s’asseoir (le chien s’assied patte étendue sur le côté)


 


Souvent la boiterie va s’estomper dans les 3 à 6 semaines, sans véritable traitement (uniquement avec repos et anti-inflammatoires). Ceci est vrai surtout si l’animal pèse moins de 10kg. Mais dès qu’il reprendra son activité, bien souvent la boiterie réapparaîtra.


La boiterie persistera systématiquement s’il y a lésion aux ménisques (= 50-75% des cas de lésion au ligament croisé antérieur).


En cas de déchirure partielle, la boiterie disparaît souvent avec du repos. Si le ligament continue de se déchirer au fil de l’activité, l’articulation devient de plus en plus instable, des modifications dégénératives s’installent et la boiterie ne disparaît plus !


 


Diagnostic


Souvent la façon de boiter est assez typique d’une lésion au genou. On commence par bien observer comment le chien marche, s’assied.


Ensuite on pratique un examen orthopédique : on palpe le genou (enflure, douleur) puis on manipule le genou au moyen de tests caractéristiques aux ligaments croisés. Si le chien est trop crispé, la musculature tendue nous empêchera d’interpréter ces tests. Répéter l’examen orthopédique sous sédation ou légère narcose peut s’avérer nécessaire.


Les radiographies peuvent également être utiles. Souvent des modifications osseuses sont déjà apparentes, et aident à confirmer le diagnostic.


Parfois un scanner, un IRM ou encore une arthroscopie conduisent à un diagnostic plus pointu.


 


Traitement


En cas de lésion aux ménisques, il est impératif d’intervenir. L’opération de l’articulation (par arthrotomie ou arthroscopie) permet de libérer et retirer les parties de ménisque détaché et gênant dans l’articulation.


La perte de fonction du ligament entraîne une instabilité du genou, qu’il est préférable d’opérer également. Ces 2 interventions se font normalement lors de la même opération.


 


Il existe différentes techniques opératoires ; la plupart utilisées de nos jours sont extra-capsulaires.


Le chirurgien recommandera un type d’opération en fonction de l’âge de l’animal (capacité de récupération, durée de la narcose), de son poids, son activité, et … du budget.


 


Méthode de Flo : stabilisation extra-capsulaire par un fil orthopédique ou nylon. Adapté aux chats et aux chiens jusqu’à 10kg (maximum 14kg)


TTA = tibial tuberosity advancement = antériorisation de la tubérosité tibiale : il s’agit de scier la crête tibiale pour la fixer plus en avant, de manière à ce que la poussée qui était neutralisée par le ligament croisé antérieur soit maintenant retenue par le puissant tendon rotulien.


Schéma d'une TTA


 


Indépendamment de la méthode de traitement choisie, tout comme chez l’humain (!), de l’ostéoarthrite et donc de l’arthrose va se développer. Cette arthrose sera néanmoins bien moins grave et importante que si le genou n’est pas opéré/stabilisé.


Dans un genou instable, comme dans n’importe quelle articulation instable, il se formera de la synovite (inflammation de la capsule articulaire), une dégénération du cartilage, des ostéophytes périarticulaires, et une fibrose de la capsule.


A force de tant de dégénérescences et proliférations, le genou va s’épaissir (prolifération osseuse), perdre sa mobilité (capsule articulaire épaisse et rigide) et l’os à vif sous le cartilage usé sera très douloureux.


Des compléments pour les articulations (chondroprotecteurs) enrichissent le liquide synovial pour nourrir le cartilage et freiner son vieillissement.


Lorsqu’une articulation est fortement touchée par l’arthrose, souvent on ne peut plus que gérer la douleur avec des médicaments.

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